Le street art est-il la nouvelle cible des collectionneurs d’œuvres art ?

street art

Publié le : 11 février 20194 mins de lecture

Ces dernières années, le street art a la côte. Les galeries exposant les œuvres urbaines contemporaines se multiplient, les tags pullulent sur les murs des villes et le marché de l’art s’emballe pour cette nouvelle attraction. 

Les intérêts du street art (ou art urbain contemporain) pour les collectionneurs

Ce nouvel entrain pour le street art est dû en premier lieu aux prix relativement abordables des œuvres appartenant à cette catégorie. Les collectionneurs peuvent ainsi se lancer avec un fond moins important que s’ils voulaient investir dans des toiles plus classiques. Ils se font la main, s’entraînent à reconnaître les bonnes affaires et à trouver leurs repères dans le marché de l’art.
En outre, il est facile de se sentir proche des messages véhiculés par la majorité des artistes. Leurs œuvres se veulent percutantes et facilement compréhensibles pour que leur voix se fasse entendre : les toiles sont donc plus abordables intellectuellement parlant également, et ne s’adressent pas seulement à une élite. Elles sont à la portée de tous.
Des galeries fleurissent un peu partout (même sur Internet) pour donner leur chance à ces nouveaux artistes, mais aussi pour permettre à tous d’accéder à l’art, s’inscrivant, en un sens, dans la continuité de la politique menée par Jack Lang. La culture et l’art se démocratisent peu à peu et le street art n’y est pas pour rien.
D’autres trouvent intéressante l’idée de contribuer à porter un message (même si ce message se retrouve alors généralement privé de ses interlocuteurs premiers). Ils se sentent ainsi devenir un peu plus rebelles, prennent part à la protestation et soutiennent la pensée de l’artiste.
Enfin, les œuvres de street art correspondent plutôt bien aux styles de décoration en vogue actuellement et agrémentent joliment un intérieur, tout en lui apportant un cachet incomparable.
Les collectionneurs, non contents de soutenir un message important, se positionnent comme novateurs et modernes, et décorent leur salon sans dépenser des millions pour autant.

La perception de ce nouvel engouement par les artistes concernés

Les artistes street art ont pour but premier de faire changer le monde et la perception du monde, depuis la rue, lieu accessible à tous, pour que leur message soit entendu.
Ainsi, Banksy qui dénonce notamment la société de consommation se retrouve pris à son propre piège : ses œuvres rentrent dans ce cycle d’offre et de demande, dans le marché de l’art qui s’emballe pour ce nouveau type de toiles. Il gagne alors en notoriété et monte en puissance tout en nourrissant cette machine qu’il exècre.
D’autres, tels qu’Invader, voient leurs œuvres perdre leur but premier, à savoir rendre l’art accessible à tous, visible par tous : les collectionneurs privés les enfermant ainsi chez eux.
Malgré tout, ces artistes d’un nouveau genre exécutent leurs œuvres dans un lieu public, et les laissent donc vivre leur destinée une fois réalisées. Certains collectionneurs, en investissant dans ce milieu, vont servir de porte-voix à l’artiste sur lequel ils ont jeté leur dévolu, lui permettre de gagner en notoriété et en crédibilité. Ses messages seront davantage entendus, écoutés, et auront plus de poids. En plus, ses œuvres échappent alors au risque d’être recouvertes pour dégradation urbaines illégales.
Des collectionneurs ont même fait de la diffusion et de la compréhension du street art leur cheval de bataille. C’est le cas de Nicolas Laugero Lasserre, qui a commencé à collectionner à vingt-ans et qui a créé une sorte de musée privé. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour se lancer !
Pour commencer une collection, le mieux est encore de se faire une idée du marché de l’art actuel, et de découvrir les artistes en vogue en ce moment, ceux qui soutiennent cette idée de marché pour leur art.

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